Si loin de chez moi

Si loin de chez moi

Née en Ukraine, Dariia Baranovska travaille aujourd'hui dans un magasin UNIQLO à Amsterdam.

LE POUVOIR DU

VÊTEMENT

N°23 Octobre 2022

"J'étais en voyage avec mon fiancé. La veille de notre retour à la maison, tout a changé."

Dariia, fan de films d'animation et de philosophie, est née à Kiev en Ukraine, où elle a passé toute sa vie. Pendant qu'elle visite la Pologne avec son fiancé, l'invasion Russe commence. Elle se retrouve bloquée, impossible de retourner chez elle.

Photographies de Shinsuke Kamioka

Dariia Baranovska

Dariia Baranovska

Elle travaille dans le magasin UNIQLO de la rue de Kalverstraat à Amsterdam.
En plus de Dariia, le magasin a recruté quatre autres employés dans le cadre de notre engagement à aider les réfugiés.

Le 5 février, mon compagnon Alex et moi étions partis en voyage direction la Pologne, le pays voisin. Pendant quelques semaines, nous avons séjourné à Cracovie, ancienne capitale du Royaume de Pologne. C'est une ville riche en traditions et en histoire.

Le plan, c'était de retourner à la maison le 25 février. Mais la veille de notre départ, Alex m'a réveillé à 5h du matin, il faisait encore nuit. D'un ton très sérieux, il m'a dit : "On ne peut pas retourner à Kiev. La Russie a envahi l'Ukraine."

Les environs de Kiev, où je suis née et où j'ai grandi, étaient attaqués. Il n'y avait aucun moyen de savoir ce qui allait se passer. Nos yeux étaient rivés sur la télévision tout l'après-midi. Les gens fuyaient l'Ukraine en voiture, on pouvait voir un embouteillage qui s'étendait de Kiev à la Pologne, sur plus de cinq cents kilomètres. Je n'avais jamais rien vu de tel.

Après ces images, plus rien n'avait de sens. C'est sur cette incompréhension que pour nous une nouvelle vie a commencé, une vie impossible à imaginer, une vie qu'on n'avait jamais demandée.

Alex me répétait "Il faut qu'on rentre en Ukraine, il faut qu'on se batte." Mais après beaucoup de discussions, on s'est rendu compte qu'on pouvait trouver des moyens d'aider, même depuis la Pologne. La mère d'Alex qui était à Kiev, a conduit jusqu'à la frontière pour nous rejoindre. Elle est arrivée saine et sauve à Cracovie, où elle a voulu rester.

Limmen est à environ 2000 kilomètres de Kiev.

Limmen est à environ 2000 kilomètres de Kiev.

Films d'animation et philosophie

J'ai étudié l'économie à l'université. J'ai toujours aimé les films, c'est ce qui m'a donné envie d'aider une chaîne de cinémas de Kiev à réorganiser ses activités. Je vais au cinéma depuis que je suis petite. Aujourd'hui, on est plus vraiment à l'âge d'or du cinéma mais c'était important pour moi de partager le plaisir de regarder des films sur grand écran.

J'aime les classiques de la littérature romantique comme l'adaptation du livre de Jane Austen Orgueil et préjugés. Mais je suis aussi fan de cinéma d'animation comme les vieux Disney, les Pixar plus récents et Hayao Miyazaki. J'avais 7 ans quand Le Voyage de Chihiro est sorti en salles en Ukraine.

Pour préparer un doctorat en économie, j'ai dû suivre des cours de philosophie et d'anglais, mais aussi des cours spécialisés. C'est comme ça que je me suis retrouvée à étudier la philosophie, et très vite, j'ai accroché. C'est à cette époque que ma mère, qui se portait encore bien, m'a offert un livre de philosophie qui était l'un de ses préférés. Ce livre a éveillé mon intérêt pour l'athéisme de Diderot et l'existentialisme de Sartre. Je l'ai trouvé si inspirant que j'ai failli changer mon cursus pour la philosophie.

Les livres préférés de Dariia. Un livre sur l'histoire de l'animation (haut) qu'elle a emporté avec elle en Pologne et une introduction à la philosophie, offert par sa mère.

Les livres préférés de Dariia. Un livre sur l'histoire de l'animation (haut) qu'elle a emporté avec elle en Pologne et une introduction à la philosophie, offert par sa mère.

La maison aux Pays-Bas

Les choses se sont précipitées et j'ai abandonné mes études supérieures, après quoi j'ai travaillé dans la production et le montage de films. Plus tard, j'ai travaillé dans le service client en ligne pour Amazon. C'était mon travail, jusqu'à ce qu'on reste bloqué hors d'Ukraine. Alex travaille dans une société de relations publiques, il a pu continuer à travailler à distance.

Il lui a fallu quinze heures, mais la mère d'Alex nous a finalement rejoints en Pologne. Alors que nous cherchions un endroit où vivre, la mère d'Alex a reçu un message d'une amie, qui disait connaître quelqu'un aux Pays-Bas avec un appartement qu'ils louaient sur Airbnb. Par chance il était vide et ils nous ont offert d'y rester gratuitement. Cela nous a sauvé la vie.

Laissant la Pologne derrière nous, on a pris la route direction les Pays-Bas. Après avoir traversé l'Allemagne, on est arrivé à Limmen, juste au nord d'Amsterdam.

Une photo de Dariia jeune et de sa mère au Jardin botanique national de Kiev. Sur son collier, les armoiries de l'Ukraine.

Une photo de Dariia jeune et de sa mère au Jardin botanique national de Kiev. Sur son collier, les armoiries de l'Ukraine.

La maison que l'ami de la mère d'Alex nous a prêté est dans un endroit magnifique à la campagne, entouré de végétation. C'est notre chez-nous à tous les trois. Alex, sa mère et moi. Sans la guerre, on ne serait probablement jamais venu ici. Limmen, notre ville actuelle, est à presque 200 kilomètres de Kiev.

Trouver cette maison, c'était miraculeux, mais comme on était en voyage Alex et moi, tout ce qu'on avait c'était des vêtements d'hiver et sa mère n'avait pratiquement rien. On devait presque recommencer à zéro.

Quand on a entendu parler d'une boutique solidaire dans le voisinage, on n'a pas hésité. Beaucoup de ce qu'on possède dans la maison vient de là-bas, et c'était gratuit. Cela nous a beaucoup aidé.

Au petit-déjeuner, c'est pancakes sucrés et plein de fruits, les préférés d'Alex.

Au petit-déjeuner, c'est pancakes sucrés et plein de fruits, les préférés d'Alex.

La plupart des réfugiés d'Ukraine sont des femmes et des enfants. Le magasin avait toutes sortes de choses pour les bébés et les jeunes enfants, y compris des jouets. Nous avons été profondément touchés par l'empathie, la sagesse et la gentillesse des gens d'ici.

Après quelques passages à la boutique, quelqu'un nous a demandé : "Hey, vous avez besoin de vélos ?" Presque tout le monde se déplace à vélo dans le quartier. C'est pratique pour aller jusqu'au train. On lui a répondu : "Si vous en avez en trop". Moins d'une semaine plus tard, on retrouvait deux vélos, juste pour nous. C'était incroyable.

On ne roulait pas à vélo à Kiev, alors on s'est un peu entraîné dans les rues du quartier mais très vite on a pu aller jusqu'à la gare sans soucis. Autour de la maison c'est un peu la campagne, c'est trés agréable de faire du vélo. Ça vide la tête.

Le centre qui propose la boutique solidaire a été ouvert par une Russe installée aux Pays-Bas depuis 15 ans. Ils ne vendent pas que des vêtements, ils proposent aussi des cours d'anglais, une langue que tout le monde parle ici. C'est comme un point de rencontre pour les réfugiés qui ont besoin d'aide ou de conseils.

C'est un plaisir d'être dans un paysage pareil

C'est un plaisir d'être dans un paysage pareil

À la recherche d'un travail qui fait sens

Donner après avoir reçu, c'était important pour moi et la raison pour laquelle je voulais aider au centre. Rapidement, j'ai pu participer au nettoyage, à la réception et au tri des donations. Pouvoir agir m'a donné le sentiment viscéral de faire partie de la communauté.

Puis, j'ai entendu dire qu'UNIQLO à Amsterdam employait des réfugiés d'Ukraine. J'avais déjà acheté une doudoune ultra légère de chez eux et j'aimais bien l'atmosphère du magasin. J'étais très enthousiaste à l'idée de communiquer directement avec des clients dans un commerce.

Rester à la maison toute la journée, c'était le meilleur moyen de faire une fixation sur Kiev, sur nos amis, sur nos familles. Tout me ramenait à l'Ukraine et à la guerre. Et à mes inquiétudes sur la suite. Passer du temps et interagir avec les clients m'a aidé à m'ouvrir plus aux autres. Je me suis rendu compte que j'avais besoin d'un environnement comme ça.

Avec du recul, tout s'est bien passé. Je travaille au magasin, j'aide les clients. C'est aussi très fun de travailler avec l'équipe du magasin. C'est un travail fait pour moi.

Les gens viennent du monde entier et se retrouvent à Amsterdam. Au moins la moitié de la population ne vient pas des Pays-Bas. L'équipe du magasin et les clients sont originaires de partout dans le monde et de toutes les cultures. Chacun a sa propre façon de penser. C'est tellement intéressant.

En travaillant avec les clients tous les jours, je fais travailler mon esprit. Une question comme "Est-ce que cet article me tiendra chaud l'hiver?" n'aura pas la même signification pour un client de Norvège que pour un client d'Espagne. La réponse sera donc également différente. J'ai pris l'habitude de répondre de manière à replacer les choses dans leur contexte, en disant des choses comme "C'est possible que cette veste ne suffise pas à elle seule, une fois que les températures auront chutées en dessous du zéro." La diversité d'Amsterdam m'a beaucoup enseigné.

Communiquer avec les clients du magasin UNIQLO Kalverstraat à Amsterdam.

Communiquer avec les clients du magasin UNIQLO Kalverstraat à Amsterdam.

Retourner en Ukraine

À cause de mon accent et de mon intonation en anglais, les gens me demandent parfois : "D'où venez-vous ?". En termes d'intonation, l'ukrainien est généralement plus doux que le russe. Certaines personnes disent qu'il a une qualité mélodieuse comme l'italien. Mais une fois, un client m'a dit : "Votre accent est un peu plus fort que ce que j'attendrais habituellement d'un Ukrainien." Je parle aussi bien l'ukrainien que le russe, ce qui m'a amené à me demander si mes compétences linguistiques en russe n'avaient pas influencé ma façon de parler l'anglais. C'est le genre de découverte que l'on ne peut faire qu'en travaillant face à face avec les gens. C'est en partie ce qui rend l'interaction en personne si intéressante.

Bien sûr, un jour, je veux retourner chez moi en Ukraine. Être loin de chez nous a été très dur pour Alex. Mais il faut rester réaliste, le retour à la maison n'est pas pour tout de suite.

Lorsqu'une guerre éclate, il faut déployer des efforts considérables pour rétablir une situation pacifique. De nombreuses autres vies seront perdues. Ce n'est pas quelque chose dont j'étais consciente avant, mais après tout ce qui nous est arrivé, je réalise à quel point la paix est fragile. Mais nous ne l'abandonnerons pas. Et nous n'oublierons pas notre patrie. C'est ce qui nous fait tenir tous les jours.

Après le travail, Alex fait du judo dans un dojo du quartier.

Après le travail, Alex fait du judo dans un dojo du quartier.

Cette prairie est l'endroit idéal pour une promenade. Le collier de Dariia est un souvenir de sa mère.

Cette prairie est l'endroit idéal pour une promenade. Le collier de Dariia est un souvenir de sa mère.

Cinq jours après le début des combats, UNIQLO a livré environ cinquante mille vêtements en Pologne.

Comment UNIQLO a réagi face à la crise ukrainienne ? En se coordonnant avec les ONG et en créant des systèmes d'aide humanitaire dans nos magasins physiques et en ligne.

Maria Samoto le Dous

Leader, Département Durable "Sustainability" Europe/Russie

Maria Samoto le Dous

Maria encourage la communication positive. Il y a six ans, dans le cadre de nos efforts pour embaucher des réfugiés syriens, nous avons aidé un jeune homme qui avait fui la Syrie à trouver un emploi dans un magasin UNIQLO à Berlin. Aujourd'hui, il travaille dans l'équipe d'exploitation des magasins pour UNIQLO Allemagne.

Le conflit a commencé un jeudi. Au début de la semaine suivante, nos boîtes de réception étaient remplies de messages de personnes proposant leur aide.

La plupart des réfugiés ukrainiens sont des femmes, des enfants et des personnes âgées. En Pologne, où se déroulent nos opérations, la température était inférieure à zéro. Il était impératif de fournir aux réfugiés des vêtements chauds.

Nous avons donc contacté Goods for Good, l'un de nos partenaires de longue date, et leur avons envoyé des vêtements d'hiver provenant de nos entrepôts. Grâce à leur aide, environ cinquante mille articles ont été livrés en Pologne.

Il s'agissait de notre plus grande réponse d'urgence depuis le début de la guerre civile syrienne. Je vivais en Allemagne à l'époque, et j'ai vu l'Allemagne accueillir 1,2 million de réfugiés au cours de la première année.

Être sur place, ça m'a appris que fournir des vêtements et des possibilités d'emploi aux personnes déplacées n'est efficace que si l'on bénéficie de la coopération de volontaires internes ainsi que d'ONG et d'organisations comme le HCR (Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés).

Tout en continuant à fournir une aide vestimentaire, nous avons pu employer de manière proactive des réfugiés ukrainiens. En l'espace de deux mois, une vingtaine d'Ukrainiens ont été embauchés.

Vers une compréhension interculturelle

Lors du recrutement de notre personnel, nous appliquons une politique de tolérance zéro en matière de discrimination, y compris en ce qui concerne la nationalité ou l'origine. Ce que j'ai appris de mon expérience jusqu'à présent, c'est que si une équipe diversifiée peut favoriser le respect mutuel, cela permet non seulement de mieux travailler en équipe, mais aussi d'améliorer le fonctionnement du magasin et la qualité du service.

Pour y parvenir, nous avons besoin d'une atmosphère de compréhension interculturelle. Si l'on ne reconnaît pas les différences de foi et de mode de vie, le moindre geste peut conduire à un malentendu. Par exemple, dans certaines régions d'Afrique, il est interdit de regarder un enseignant ou un supérieur dans les yeux. Vous pouvez imaginer les malentendus regrettables que cela peut provoquer. L'Ukraine a beaucoup de choses en commun avec le reste de l'Europe, mais nous essayons toujours d'en apprendre davantage sur ce qui rend une culture unique.

Couper les étiquettes empêche la revente des articles.

Couper les étiquettes empêche la revente des articles.

La création de structures d'aide

Livrer des produits de première nécessité à ceux qui en ont le plus besoin. C'est de ça qu'il s'agit.

Goods for Good est une ONG qui fournit une aide essentielle aux personnes et aux communautés vulnérables dans le monde entier. Nous avons visité son siège social au Royaume-Uni, dans la banlieue de Londres, pour en savoir plus sur son association.

Rosalind Bluestone

Fondatrice & CEO de Goods for Good

Rosalind Bluestone

Il y a 8 ans, après 12 ans de travail dans une œuvre de charité au Royaume-Uni, Rosalind a fondé sa propre ONG. Aujourd’hui, elle vient en aide à plus de 25 pays dans le monde.

Le siège de Goods for Good se trouve dans un quartier résidentiel de Watford, au nord-ouest de Londres. En tant qu'ONG, sa mission est de fournir des provisions - tout ce qui est nécessaire - à des régions frappées par la pauvreté et les catastrophes naturelles, ainsi qu'aux personnes qui ont perdu leur maison à la suite d'un conflit armé.

L'expression "aide humanitaire" évoque le paysage du grand tremblement de terre du Japon oriental. Pour le Japon, ce fut une grande leçon sur l'importance de l'étiquetage des boîtes. Les régions touchées ont reçu un nombre prodigieux de boîtes en carton provenant du monde entier et contenant de la nourriture, de l'eau, des médicaments et des vêtements. Comme beaucoup d'entre elles n'étaient pas clairement étiquetées, les boîtes ont été empilées dans les gymnases des écoles, où des travailleurs humanitaires bénévoles ont trié ce qui était utilisable de ce qui ne l'était pas.

160 ours en peluche pour 160 orphelins

Selon Rosalind Bluestone, PDG et fondatrice de Goods for Good, "Le principe de base de l'envoi de biens dans les zones touchées est simple. Fournir des provisions à ceux qui en ont le plus besoin. Notre travail commence toujours par cette question : qui a le plus besoin de quoi. Si vous envoyez aux gens quelque chose qu'ils ne peuvent pas utiliser, cela se transforme en déchet, tandis que l'énergie utilisée pour le transporter est gaspillée, au détriment de l'environnement. Dans tous les cas, si vous envoyez à quelqu'un un paquet non marqué qui reste un mystère jusqu'à ce qu'il l’ouvre, vous rendez les choses plus difficiles qu'elles ne doivent l'être, créant un travail supplémentaire pour les bénévoles et ceux qui distribuent les marchandises."

Le siège de Goods for Good n'est pas très grand. Comme il abritait auparavant une société qui s'occupait de fournitures de construction, le bâtiment dispose d'un minuscule espace d'entreposage sur place. Le siège conserve un stock plutôt limité, mais où se trouve exactement le point de départ des cinquante mille articles confiés par UNIQLO pour être expédiés en Pologne ?
"Nous disposons de deux entrepôts dans le nord de l'Angleterre et d'un autre aux Pays-Bas. Les vêtements UNIQLO sont arrivés à l'entrepôt néerlandais sur 109 palettes. Chaque palette contenait dix-huit de ces grandes boîtes en carton. De là, ils ont été acheminés vers la Pologne, de la manière la plus rapide possible."

Le jour de notre visite au siège de Goods for Good, l'établissement était occupé à préparer un nouvel envoi de vêtements UNIQLO pour enfants, ce qui implique aussi de couper les étiquettes pour empêcher la revente. Ensuite, la mission consiste à charger un camion à destination du Pays de Galles, où des centaines de réfugiés ukrainiens ont été accueillis. Tout ce travail est effectué par des bénévoles. Un homme tranquille au sourire communicatif charge des cartons dans un camion.

Le jour de notre visite, des volontaires du Pays de Galles étaient venus chercher des vêtements UNIQLO pour enfants. Le personnel d'UNIQLO est intervenu pour assurer un transfert en douceur des marchandises. Sur la photo du milieu, des cartes SIM de 20 Go.

"Le Royaume-Uni est sur le point d'accueillir 160 enfants orphelins de la guerre en Ukraine. Bien sûr, ils auront besoin de vêtements, mais pour leur faire une petite attention supplémentaire, nous avons demandé à un grand magasin emblématique avec lequel nous sommes souvent partenaires s'il serait prêt à fournir 160 ours en peluche. Peu de temps plus tard, près du double d'ours en peluche sont arrivés."

Nous pouvons aider à lutter contre le froid et la faim. Mais il n'y a aucun moyen de remplacer un parent perdu. Une petite attention comme un ours en peluche, c'est un peu de réconfort pour un enfant et c'est le genre d'aide humanitaire que Rosalind veut mettre en avant. Les cartes SIM utilisées pour les téléphones portables en sont un bon exemple.

"Il n'y a pas si longtemps, ces objets n'existaient pas, mais aujourd'hui, il faut les emporter si l'on veut traverser une frontière. Nous avons reçu 8 500 cartes SIM gratuitement d'une entreprise de télécommunications. Les Ukrainiens à qui nous les avons donnés étaient ravis".

Le principal défi : le financement

La Moldavie, autre pays d'accueil des réfugiés d'Ukraine, a été qualifiée de "pays le plus pauvre" d'Europe. Goods for Good leur vient aussi en aide, en fournissant leur soutien à la population moldave.

Pour conclure, nous avons demandé à Goods for Good ce dont ils avaient le plus besoin.

"Le principal défi pour nous, c'est le financement. Le nombre de personnes souffrant de la pauvreté, de catastrophes naturelles et de conflits armés ne cessent d'augmenter et le nombre d'endroits où nous devons envoyer de l'aide augmente également, ce qui nous oblige à étendre la capacité de notre entrepôt. En tant qu'organisation caritative émergente, avec des fonds limités, nous n'avons pas la capacité de répondre aux demandes d'aide urgente, qui sont malheureusement constante en augmentation.

Grâce à l'aide de nos entreprises et organisations partenaires, nous avons réussi jusqu'ici... mais notre situation n'est rien comparée à celle des personnes qui attendent notre secours."

Le principal défi : le financement

"Plus de cent millions de personnes ont été contraintes de fuir leur foyer dans le monde.
Ce n'est plus quelque chose qui se passe dans des pays lointains"

La crise ukrainienne sensibilise à la cause des réfugiés. Alors que le nombre de personnes contraintes de fuir continue d'augmenter à un rythme alarmant, que pouvons-nous faire pour les aider ?

Ritsu Nacken

Représentante adjoint au Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) au Japon

Ritsu Nacken

Après avoir été diplômée de l'International Christian University (ICU), Ritsu Nacken a travaillé dans des ONG avant d'obtenir une maîtrise en gestion des organisations publiques à but non lucratif à la New School de New York. Depuis, elle a travaillé dans plusieurs agences des Nations unies à Fidji, en Italie, en Éthiopie, au Vietnam et au Sri Lanka pendant plus de vingt ans. Ritsu a pris ses fonctions actuelles en 2021.

Aujourd'hui, plus de cent millions de personnes ont perdu leur foyer en raison de conflits violents et de persécutions. Au cours des vingt dernières années, le nombre de réfugiés a augmenté rapidement, mais au lieu de s'orienter vers une solution, la situation des personnes déplacées n'a fait que s'aggraver.

Les raisons spécifiques de ces augmentations varient, mais si on regarde la situation dans son ensemble, les populations de pays tels que l'Afghanistan, la Syrie, l'Éthiopie et le Venezuela, entre autres, luttent depuis de nombreuses années, et leurs besoins ne cessent de croître. En outre, le changement climatique ne fera qu'aggraver leur situation.

Des valeurs telles que la paix et les droits de l'homme, considérées comme universelles, perdent de leur pertinence quand les personnes les plus vulnérables, comme les femmes et les enfants, sont obligés de fuir leur propre pays.

Tous ces paramètres ont déstabilisé notre monde, compliquant et prolongeant la situation des réfugiés. Les efforts de la communauté internationale ont eu du mal à suivre, ce qui a entraîné une augmentation constante du nombre de réfugiés. C'est la triste situation à laquelle nous sommes confrontés aujourd'hui.

Le rôle clé que joue les communautés et les entreprises locales.

Il est crucial que chaque pays élabore sa propre politique en matière de réfugiés. Mais ce qui rend les choses difficiles, c'est que les efforts isolés peuvent nous empêcher de progresser vers des solutions véritablement durables. Pour que les réfugiés puissent reconstruire leur vie, elles ont besoin de la coopération et de la compréhension de la communauté locale, des entreprises et de leurs voisins. Elles ont besoin de se sentir intégrées par la communauté d'accueil.

L'un des rôles essentiels du HCR, c'est d'encadrer l'aide aux réfugiés et de faciliter la communication entre les aides humanitaires. La première priorité, c'est d'envoyer du personnel le plus rapidement possible et de mettre en place des abris d'urgence et des centres de réfugiés, afin que ces personnes aient un endroit où rester. Ensuite, nous distribuons des articles de base pour qu'elles se sentent chez elles. Nous fournissons également une aide en espèces pour couvrir les dépenses courantes. Ces programmes sont menés en coordination avec plus de 140 organisations humanitaires, en s'appuyant sur le savoir-faire et l'expérience des ONG et des bénévoles qui connaissent la culture locale.

Attirer l'attention sur les risques de trafic humain et d'exploitation sexuelle est l'une de nos tâches les plus importantes. En collaboration avec nos partenaires, nous sommes en mesure de fournir des conseils aux enfants qui ont été traumatisés lors de conflits ou soumis à des violences, de mettre en place des espaces privés pour les soins infirmiers et d'offrir un encadrement aux enfants handicapés.

Une aide qui doit s'adapter

Diverses entreprises apportent une aide humanitaire ou des dons tels que des vêtements ou des meubles. La livraison rapide de vêtements d'hiver par UNIQLO a répondu à une demande cruciale, dans ces premiers mois glacials en Ukraine. En plus d'une contribution de plus de 1,1 milliard de yens (environ 7,2 million d'euros) , UNIQLO a encadré les dons des clients, offrant un flux constant de soutien aux réfugiés et aux donateurs. Comme les besoins des réfugiés peuvent changer d'un moment à l'autre, les dons aident à maintenir un système d'aide flexible.

La crise ukrainienne sensibilise à la cause des réfugiés. Notre mission, c'est d'encourager l'aide aux réfugiés, pas seulement en Ukraine, mais aussi à travers le monde. Le sujet des réfugiés nous concerne tous. C'est un effort commun qui doit se réaliser pour leur venir en aide.

Aujourd'hui, grâce à vos dons, le fonds d'aide d'urgence pour l'Ukraine a pu récolter 19 millions de yen (environ 136 000 €).

Encore merci, infiniment. Tous les dons collectés dans les boîtes à dons des magasins UNIQLO et en ligne seront utilisés dans des programmes d'aide aux réfugiés de la crise en Ukraine. Merci beaucoup à tous pour votre aide.

Changer notre avenir grâce au pouvoir des vêtements.

En tant que fabricant de vêtements, l'une des nécessités de la vie de tous les jours, UNIQLO fera tout son possible pour tirer parti de cette ressource. Afin de fournir des vêtements aux personnes qui en ont le plus besoin, nous demandons à nos clients de déposer tous les articles dont ils n'ont plus besoin, pour les donner aux réfugiés loin de chez eux, ainsi qu'aux personnes socialement vulnérables dans les pays et les régions où nous installons nos magasins.

Donations de vêtements

Donations de vêtements

46.19 million de vêtements

dans 79 pays et régions (31 août 2021)

Vêtements donnés en Afrique 33,957,600
Vêtements donnés en Asie 7,349,900
Vêtements donnés au Moyen-Orient 3,039,600
Vêtements donnés en Europe 1,256,400
Vêtements donnés en Amérique du Nord 324,100
Vêtements donnés en Amérique du Sud 230,600
Vêtements donnés en Océanie 36,700

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